France culture, « Par les temps qui courent » (Romain Becdelievre)

Michel Layaz : « La fiction c’est peut être réussir à tordre le souvenir »

Nous recevons l’écrivain à l’occasion de la parution de son livre « Sans Silke » aux éditions Zoé. Il nous parle de sa passion pour l’art, de ses souvenirs d’enfance en Suisse, des photographies de Francesca Woodman… Autant de choses qui viennent le surprendre et nourrissent son écriture.

L’auteur nous livre un roman qui célèbre l’innocence enfantine et explore les failles familiales.

Silke, une jeune fille de 19 ans, s’installe à La Favorite pour s’occuper de Ludivine, 10 ans. Silke devient alors le témoin de l’exclusion de cette petite fille du couple parental qui vie un amour exclusif. La jeune femme et la fillette nouent une relation complice et onirique. 

La création littéraire peut avoir lieu seulement lorsqu’on transforme et qu’on déforme ses souvenirs, quand on les tord. 

C’est un livre qui m’a un peu échappé. C’est-à-dire que les choses arrivaient sans que je sache très bien comment, comme si elles étaient chuchotées et murmurées avec passablement de douceur, sans grand fracas. Et c’est un peu comme ça que j’ai essayé de les recueillir, en mettant en place une écriture assez simple, tout en sachant que peut-être, écrire simplement c’est ce qu’il y a de plus difficile. 

Depuis que j’écris, il y a cette volonté de voir comment passer d’un art à l’autre, des images au langage.

La maison permet le va et vient entre les intériorités de chaque personnage. Cela donne aussi la possibilité fuir, d’aller ailleurs, vers cet extérieur qui souvent d’ailleurs est assez libératoire.

Références musicales : 

  • Marvin Gaye – Inner City Blues
  • Mansfield.TYA – Animal

Archives : 

  • Monique Eleb, à propos de la maison, émission Les nouvelles vagues, France Culture, 2013
  • Irène Nemirovsky, à l’occasion de la parution de son roman « Deux » en 1939
  • Daniel Arasse, à propos du maniérisme, émission Histoires de peintures, France Culture, 2003