Les failles d’une famille presque banale

Arcinfo du 22 janvier 2019, par Dominique Bressoud

Ce nouveau roman de Michel Layaz, lauréat 2017 du prix suisse de littérature, nous immerge dans le mcrocosme d’une famille banale : une fille de 10 ans, une mère qui décrit sa fille comme un peu émotive, distraite et endormie, et un père.

Pour Ludivine, on a engagé une «préceptrice», Silke, jeune femme dans la vingtaine, studieuse. Silke sait observer, et le lecteur se rend vite compte que dans la bulle d’amour fusionnel que se sont créée les parents, il n’y a aucuen place pour Ludivine. Silke se prend d’amitié pour celle-ci, s’embarque dans le monde imaginaire de Ludivine et même… réussit à lui faire faire ses devoirs.

Et au fil des neuf mois qui s’écoulent dans les «aventures» des deux jeunes filles, les failles des parents apparaissent : un père, artiste plasticien, égoïste et orgueilleux, dont les toiles n’atirent personne, et sa femme, convaincue de son art et prête à tout pour qu’il soit reconnu. Le monde de la mère de Ludivine doit être parfait, selon ses crituères, et elle fait payer cher à sa fille ce qu’elle pense être des imperfections.

Michel Layaz a une écriture gris acier pour montrer l’absence d’amour dont a souffert Ludivine depuis la naissance, et des mots d’une sensualité douce et aérienne pour les jours heureux des deux rescapées de ce bateau-galère. Un roman aussi attendrissant que bouleversant.