Isabelle Falconnier dans le Coup de coeur de L’Hebdo

Tout est la faute à l’Eiger, le jour où notre ami Boniface, vague érudit paresseux, se retrouve à faire le guignol à la montagne. Il y rencontre la torride Marie-Rose – coup de foudre. Dès lors, Marie-Rose veut que Boniface écrive des livres et devienne célèbre. Mais Boniface ne tient qu’à cultiver son indolence et son vague dégoût du monde. Il y a de quoi : entre les politiciens manipulateurs (splendide Brochet, alias Blocher) et les directeurs d’école de design clownesques (bonjour Pierre Keller), les critiques complaisants et les lecteurs moutonniers, la barque des complaintes de Boniface–Layaz est pleine, et n’en rajoutez plus. La fine Marie-Rose a plus d’un tour dans son sac… Farce philosophique tonitruante, festive et mordante, Cher Boniface n’est pas dans la veine intimiste et sensible des Larmes de ma mère, mais dans la truculence, la créativité langagière et l’exubérance de Il est bon que personne ne nous voie ou de La joyeuse complainte de l’idiot. Donc le bienvenu.