Eric Bulliard dans La Gruyère (avril 2004)

Décalé et ironique

Après Les Larmes de ma mère – Prix Dentan et Prix des auditeurs de la Radio Suisse Romande – Michel Layaz change de registre. D’une candeur assumée, La Joyeuse complainte de l’idiot nous plonge dans la vie quotidienne d’un internat peu banal. Une quarantaine d’adolescents vivent ici, à la Demeure, hors du temps et loin du monde, sous la protection de Madame Vivianne, et de truculents employés. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils sont « des demeurés, ou des prisonniers, ou des délinquants, ou des fous, ou des brigands, ou de la mauvaise graine, ils sont seulement un peu de tout ça ».

Raconté par l’un des pensionnaires, La joyeuse complainte de l’idiot ravit par son ton décalé, tout de naïveté et d’ironie. Ce qui ne change pas en revanche pour l’écrivain lausannois, c’est sa façon de manier les mots, de jouer avec eux sans trop en faire. De soigner le style comme trop peu d’écrivains en Suisse romande.